Histoire de la Commanderie
Connu de tous dans le village et pourtant si mystérieuse… Certains l’appellent le château, la maison des “teutoniques”, d’autres la maison du commandeur. Nous, nous l’appelons tout simplement “La Commanderie”.
Passionnés de patrimoine et profondément attachés à cette demeure, nous avons eu envie de partager son histoire, celle d’une maison hors du temps qui nous émerveille encore chaque jour. Son allure si particulière est le fruit de multiples transformations au fil des siècles — et ses murs n’ont sans doute pas encore livré tous leurs secrets.
Les informations qui suivent s’appuient sur l’étude archéologique menée en mars 2021 par l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP), sous la direction de Maxime Messner. Alors, plongeons ensemble dans l’histoire fascinante de cette maison et de la ville qui l’abrite : Boersch.
Pour les comprendre, remontons ensemble jusqu’au cœur du Moyen Âge…
“Remontons ensemble jusqu’au cœur du Moyen Âge…”
Boersch, une petite ville au passé fortifié
L’histoire de Boersch débute en 1291, lorsque Conrad III rachète la ville à un propriétaire aujourd’hui oublié. Quelques décennies plus tard, en 1317, la cité se dote déjà de fortifications, probablement de simples remparts de terre.
Les trois portes encore visibles de nos jours, légèrement en retrait des anciennes murailles, rappellent cette époque médiévale. Elles existaient avant même que la ville ne soit entourée d’un mur de pierre. En 1328, Boersch est déjà reconnue comme Stadt — une ville à part entière — puis, en 1340, l’évêque de Strasbourg décide de la fortifier : Boersch devient un véritable oppidum, une ville fortifiée.
Deux tours marquent alors la silhouette de la ville, au sud et à l’ouest, tout près de l’emplacement de notre maison actuelle. L’une d’elles, la Pfaffen Thurm, existait déjà avant 1499. C’est cette année-là qu’un chemin fut tracé à ses pieds : la Pfaffengass, aujourd’hui devenue la rue du Dôme, notre rue.
Mais Boersch n’a pas connu que des jours paisibles. Entre les XIVe et XVIIe siècles, la ville subit sièges, pillages et reconquêtes successives. En 1406, elle passe sous la protection de Strasbourg, avant d’être tour à tour attaquée par les troupes épiscopales (1419-1422), protestantes (1592), celles de Mansfeld (1622) et du maréchal Gustave Horn (1632). En 1636, les troupes suédoises pillent la ville, suivies par les Français en 1676.
Ravagée et ruinée, Boersch peine alors à se relever. Les fortifications s’effondrent, les tours disparaissent peu à peu. En 1758, la Pfaffen Thurm est arasée et recouverte de dalles que l’on peut encore apercevoir dans le jardin voisin du nôtre. Et pourtant, malgré toutes ces épreuves, Boersch s’est toujours relevée. C’est sans doute ce mélange de force et de douceur qui fait tout son charme aujourd’hui.














Au cours des XVe, XVIe et XVIIe, l’enceinte doit à nouveau subir de nombreux assauts. Boersch fait d’abord l’objet d’un siège des troupes épiscopales, qui tentent en vain de prendre la ville entre 1419 et 1422.
Par la suite Boersch est assiégée par les troupes protestantes de Strasbourg en 1592 puis par celle de Mansfeld en 1622 et celles du Maréchal Gustave Horn en 1632.
En 1636, fait particulièrement marquant, la ville est pillée par les troupes suédoises puis prise par les troupes françaises en 1676.
À l’occasion de ces nombreux sièges, une partie des fortifications est détruite et
la ville est largement ruinée tant et si bien qu’il lui est présentement devenu impossible de supporter les frais, charges et dépenses ordinaires de la ville. La conservation des murs, tours et portes de fortifications devient illusoire.
En 1758, la Pfaffenturm est arasée jusqu’au niveau de la muraille et recouverte de dalles de pierres (visible actuellement dans le jardin voisin à celui de notre maison).
L’histoire mouvementée de notre commune étant à présent posée, qu’en est-il de l’édification de
la bâtisse ? Nous vous invitons prochainement à découvrir l’histoire de notre bâtisse dans la partie 2.


